CHANSON


La,la,la...

La goutte qui gagne

la soute qui fane

la toupe qui plane

la poupe qui damne

la route qui stagne

J'avais perdu la raison
J'avais trouvé le néon
J'étais le roi des bons

Loupe qui floue
l'outre qui coud
la houe qui noue
fou qui troue

J'avais trouvé les fonds
mais perdu la prison
j'étais la joie des ronds

MAIS

Si moule mouille
si foule fouille
si poule douille
si houle rouille
si soule goule

alors do,do,do...

Raté de 1ére classe

Qu'est il de plus beau pour un veau
que de finir sur l'étal du boucher ?
La bague à l'oreille et la langue penaude
blanche et froide
la cervelle brillante sous l'œil client
le persil comme fleur
et le prix comme enseigne
Gloire de marchand
et bannière de ruminants
font dans le voir
des galipettes
qui sont des chaînes
Police
de
caractère
qui fait beau
placebo
à la vie

Mou rond

Enmédusé dans l'autosarcasme
flotabulant, enmélangé
je cherche encore ce qui dépasse
mais point trouvé dans ce marasme
liquoreux, enmélassé
ni le bon dé ni bonne face
attente plate, attente pleine, attente calme, attente veine
l'élicoïde passe, et le magma trépasse
colabulé, percolaté, travermité et poinçonné
et forme dans ce mou
comme des étoiles
de trou

MoT

Le mot " mot " m'use, m'offusque.
Formule, carcan, mot livre donc ton suc.
Des mots, niaquement dans langue
et jusqu'à la mole guture
perle, nectar de cette fleur à dents
mot que rie cette fente en vulve;
mots d'est en ouest vous faites trembler l'air
où s'agite le muet, celui qui ne vous articule.
Creux, dense, court, long, bon, gros
votre farandole de la vie est l'essence.
T'utilisant je t'interroge :
MOT, dire t'est-il possible ?
Faire, oui ; rendre le chat bossu
mais mot ment donc un peu que je repose
et cesse de te chercher
multiforme matérialité vibratoire,
morceau d'âme, reflet trahissant
et si je ne vous apprivoise
ne vous condense
permettez
que je vous
mette en joue
et en jeux.

Retombées

Retors dans l'ire
poli dans l'aire
du vu du su du bu
et du repas bien entendu
à s'aguicher à la volaille
dans un volage de guichet
on tombe des nues
dès qu'on tombe

Flairant au cul d'une idée,
Où comme dans un bidet se vidant
Je m'hypnotise,
Tout autour des mouettes se rient,
à l'affût de quelque coquillage,
C'est pourtant derrière les tracteurs, les bennes, les épandages,
Que d'habitude elles gouttent au ver
Idée dédié à l'idée de gagner
Qui fait khiffer les rêves
Et tout ce bruit
Cerclant comme la nuit nos mystères
pour nous faire perdre
la lumière de l'essentiel
le temps bon

 

Monsieur Silence

Pas même de ces notables

de la vie et de la mort

qui en imposent

Monsieur Silence

pas même marchand,

n'était que don.

Ni l'ange qui passe

ni son frère démon

pas l'attente, ni la Mort

pas latent, ni le sort,

juste le dispensateur

qui arrive après le trop

 de bruits.

De ses grandes oreilles

il vole à tout bruit.

On le voit roder

d'emicycle en onde

de cours en rotondes.

Mais il est un sort

qui fait que ce mécène

sans dents ni ramages

s'endort.